Vélos électriques en location, transports partagés ou à la demande, covoiturage… Le centre social La Paz et ses partenaires, agissent à l’échelle de la communauté de communes du Royans-Vercors et travaillent depuis une dizaine d’années sur les questions de mobilité en rural et de transition écologique. Ils ont depuis construit une communauté et une offre de mobilité alternative à la voiture individuelle thermique pour les habitants de ce territoire rural de piémont et moyenne montagne, de moins de 10 000 habitants. « C’est une des solutions que l’on soutient : sur le territoire, il n’y a pas d’alternative à la voiture individuelle pour la vie de tous les jours, même si l’on peut faire du covoiturage », rappelle Pierre-Louis Fillet, président de la communauté de communes du Royans-Vercors.
En 2012, le Collectif Part’Âge, qui regroupe une quarantaine d’acteurs (individus, associations, collectivités…), lance un travail pour lutter contre des problèmes d’isolement géographique et de mobilité. Une solution est alors évoquée : un véhicule adapté qui ferait des boucles sur le territoire et des trajets à la demande, pour aller chez le médecin, faire les courses… Le centre social déploie alors un service de transports partagés grâce au soutien financier de la caisse d'assurance retraite et de la santé au travail et de fondations. Deux ans plus tard, le département de la Drôme s’engage à hauteur de deux euros par trajet.
Trois véhicules dont deux électriques
Un véhicule thermique de huit places, équipé pour le transport des personnes à mobilité réduite est mis en service en 2014. En 2018 et 2020, deux autres véhicules sont mis en service, électriques cette fois, de cinq et sept places. Au total, le reste à charge pour le centre social s’élève à un peu moins de 5 000 euros. « Depuis, nous avons fait le choix de laisser la compétence transport à la région et nous avons obtenu qu’elle assure à la place du département le financement de ces trajets, via la communauté de communes », note Pierre-Louis Fillet.
Le service de transport peut être réservé à la demande par téléphone et réalise également quatre boucles différentes, effectuées chacune une fois par semaine avec l’aller-retour dans la demi-journée. Environ 3 000 billets sont vendus chaque année, notamment pour les personnes âgées ou handicapées, mais également toute personne qui en a la nécessité, à deux euros pour les boucles ou quatre euros pour les transports à la demande (TAD). « L’idée est simple, explique Isabelle Concessi, directrice du centre social. Il s’agit de favoriser l’autonomie, de lutter contre l’autosolisme et d’éviter de mettre sur la route des milliers de voitures avec une seule personne. Une voiture avec deux ou trois passagers, c’est autant de carburant et de pollution en moins et avec l’électrique, c’est encore mieux ».
L’appui essentiel des bénévoles
Un salarié à mi-temps organise et coordonne la vingtaine de bénévoles assurant les trajets « Ils sont essentiels, ce sont des jeunes retraités qui conduisent les plus âgés. Leur temps passé est valorisé à hauteur de 50 000 euros par an. C’est aussi, pour eux, une nouvelle utilité sociale, précise Isabelle Concessi. Le centre connaît les acteurs et les besoins des habitants du territoire, ils ont plus de souplesse et de capacité à déployer ce type de projet qu’une intercommunalité. De plus, c’est une solution qui, sans bénévoles, serait sûrement trop coûteuse et moins pérenne », rappelle Pierre-Louis Fillet.
Faciliter l’usage du vélo
Depuis 2021, le centre social a également développé la location de vélos électriques, avec un soutien de 40 000 euros pour l’achat, obtenu par le biais du département de la Drôme et d’une fondation. Les vingt vélos de bonne qualité, proposés à des habitants ou des actifs du territoire pour trois, six ou douze mois maximum au prix de 15 à 20 euros par mois, sont tous loués ! « Nous sommes sur un territoire où il peut faire froid, où il y a du relief, mais cela marche ! Entre 80 et 95 % des personnes qui travaillent sur le territoire y habitent, il y a donc un potentiel pour développer les mobilités actives », estime Isabelle Concessi. Pour Pierre-Louis Fillet, il s’agit maintenant de faciliter l’adoption de ce mode de transport : « l’absence d’infrastructure sécurisée est un frein au déploiement du vélo. C’est le rôle de la puissance publique et il y a donc des discussions à avoir avec la région et le département pour faire avancer ces sujets ».
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