A peine nommé en juin dernier, Christian Estrosi avait annoncé vouloir être le "ministre de la réindustrialisation". Les Etats généraux de l'industrie qu'il a ouvert, jeudi 15 octobre, lui en donnent l'occasion. "La France doit se remettre très vite à l'heure industrielle", a-t-il déclaré devant des représentants d'industriels, des partenaires sociaux et des pôles de compétitivité. L'objectif ces Etats généraux : trouver des solutions durables pour l'industrie et préparer la sortie de crise. Après la création des commissaires à la réindustrialisation, le ministre a d'ores et déjà proposé quelques pistes. Principalement une "prime à la relocalisation" : "Je propose que l'on étudie les moyens financiers et fiscaux pour aider à la relocalisation de la production et des moyens de R&D", a-t-il déclaré, écornant au passage les fondements du libre-échangisme. "Le fait de produire loin pour vendre localement, c'est un contresens et un vrai désastre en terme environnemental avec des coûts écologiques de transport qui ne sont plus tolérables", a-t-il insisté. Concrètement, ces primes versées par l'Etat pourraient varier en fonction des montants d'investissement et du volume d'emplois recréés.
Autre idée, réservée aux entreprises de moins de 100 salariés cette fois : développer "un modèle d'entreprise coopérative" dans lequel les salariés auraient la majorité du capital. "Il ne s'agit pas du tout de collectivisme, a souligné le ministre. Le statut de co-entrepreneur ajoute une motivation supplémentaire au travail des salariés."
Christian Estrosi réfléchit également à la mise en place d'un "crédit impôt innovation", venant compléter l'actuel crédit impôt recherche qui finance plutôt la recherche fondamentale. L'idée de ce nouveau crédit serait d'aider l'entreprise du dépôt de brevet au lancement de la production.
Le ministre entend aussi promouvoir "l'industrie verte", avec l'idée de "prêts verts bonifiés" au profit de l'investissement dans les processus industriels les plus respectueux de l'environnement.
Les Etats généraux se dérouleront de "fin octobre à début février 2010", autour de trois axes : un "axe national", piloté par un Comité national des Etats généraux de l'industrie (Cnegi), des ateliers régionaux, à partir de mi-novembre avec les principaux acteurs de l'industrie (PME, pôles de compétitivité, partenaires sociaux, fédérations industrielles, recherche, université, collectivités territoriales, élus, financeurs), et d'un "axe participatif", avec site internet. Une "grande convention nationale" clôturera ces Etats généraux en février.
Michel Tendil
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