La publication récente sur le site internet du ministère de l'Agriculture du registre national des cultures OGM a suscité les protestations de plusieurs élus qui craignent que ces cultures portent atteinte aux filières agricoles de qualité qu'ils cherchent à promouvoir. "Aujourd'hui, l'absence d'évaluation des risques économiques et environnementaux, notamment des effets globaux des cultures de plein champ OGM sur les écosystèmes et les modes d'agriculture conventionnels en Midi-Pyrénées n'est pas acceptable", vient ainsi d'indiquer Marc Carballido, président du groupe socialiste du conseil régional de Midi-Pyrénées. Le fait que le registre porte à 15.200 hectares les cultures de maïs OGM MON810 du semencier Monsanto (soit 72% des surfaces nationales de cultures OGM) "révèle l'aggravation de la situation", selon l'élu qui a rappelé que sa région s'attachait "depuis des années à promouvoir un modèle agricole et alimentaire, fondé sur la sécurité et la diversité". "Nous regrettons la position du président de la République de ne pas suivre l'exemple du gouvernement allemand qui a décrété un moratoire sur le MON810", a-t-il souligné.
De son côté, Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional Rhône-Alpes, a écrit au ministre de l'Agriculture le 20 juillet pour protester contre les cultures d'OGM dans sa région. "La région Rhône-Alpes, comme les autres régions françaises, ont incidemment appris, suite à une mise en ligne sur le site internet du ministère de l'Agriculture, que des cultures d'OGM seraient cultivées sur son territoire. Ce sont ainsi 270 hectares de maïs qui ont été semés dans les 5 départements suivants : le Rhône, l'Ardèche, la Drôme, l'Ain et l'Isère. Je tiens à dénoncer ces mises en culture de semences génétiquement modifiées car il existe un risque de dissémination pour l'environnement et plus particulièrement pour l'agriculture biologique et les filières de qualité qui sont (...) parmi les principales caractéristiques de l'agriculture en Rhône-Alpes."
La région, qui s'est associée en mars 2007 à la commune de Bourgoin-Jallieu pour faire annuler des autorisations d'expérimentation d'OGM, réclame aujourd'hui qu'il soit procédé à une "évaluation scientifiquement impartiale" du maïs MON810. Dans l'attente des conclusions du "Grenelle de l'environnement", qui devrait aborder la question des OGM, elle appelle aussi à la "suspension de la commercialisation des semences transgéniques qui pourraient être mises sur le marché".
Anne Lenormand
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