La Commission européenne a publié, lundi 27 mars, son indice de compétitivité régionale (ICR), comme elle le fait tous les trois ans depuis 2010, à partir de 68 indicateurs. C’est la première fois que le Royaume-Uni ne figure pas dans ce panorama de la compétitivité des régions européennes. L’édition 2023, élaborée à partir d’une méthodologie entièrement révisée, montre qu’entre 2016 et 2022, "la compétitivité régionale s'est améliorée dans les régions les moins développées, tandis que les performances des régions en transition ont été plus mitigées", les régions compétitives continuant pour leur part de caracoler en tête. Une tendance globale qui confirme celle mise en exergue dans le dernier 8e rapport sur la cohésion, publié l’an dernier, qui mettait en garde contre le "piège du revenu moyen" guettant les régions intermédiaires qui, après une phase de développement, se retrouvent en stagnation, voire en situation de déclassement (voir notre article du 9 février 2022).
La carte interactive de l’index montre clairement que les régions les moins développées se retrouvent au sud de l’Europe et à l’Est. Les régions orientales continuent cependant de rattraper leur retard, notamment dans les États baltes, la Croatie, la Hongrie, la Pologne et la Slovénie. Les régions du Sud se redressent, même si les régions grecques partent de très bas. A noter que les régions du sud de l’Italie et de Chypre sont en voie de déclassement et s’éloignent de la moyenne européenne.
Encore 9 régions en transition en France métropolitaine
C’est par ailleurs au nord de l’Europe qu’on trouve la plus forte concentration de régions les plus compétitives. Les Pays-Bas, l'Autriche et l’Allemagne paraissent à cet égard particulièrement équilibrés comparés à la France où l’Ile-de-France, qui figure dans le trio de tête des régions européennes les plus compétitives (avec les régions d'Utrecht et Zuid-Holland), laisse les autres régions françaises loin derrière, à l’exception de l’ex-Rhône-Alpes. Si l’Allemagne ne comporte aucune région en transition (dont le PIB se situe entre 75 et 100% de la moyenne européenne), la France métropolitaine en compte toujours 9, selon la nomenclature d’avant la réforme Hollande de 2015 (Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes, Limousin, Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté, Basse-Normandie, Champagne-Ardenne et Lorraine), la constitution des grandes régions n’ayant pour l’heure pas permis de rééquilibrage.
Ces résultats montrent que "les politiques publiques et les investissements doivent favoriser la convergence vers le haut", souligne la Commission. Et que "les régions de l'UE ont encore besoin du soutien de l'UE pour améliorer leur compétitivité et réduire les écarts entre elles".
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