Les propositions de l'Udes pour dvelopper l'emploi des jeunes dans l'ESS

May 2024 · 4 minute read


L'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) tient ce jeudi 7 décembre son congrès sur le thème "Penser le monde différemment, entreprendre autrement", en présence du Haut-commissaire à l'ESS Christophe Itier. L'occasion, pour l'instance qui fédère 24 groupements et syndicats d'employeurs et représente, à travers eux, 16 branches et quelque 60.000 entreprises, de formuler des propositions pour le développement de l'ESS.
"Nous avons des atouts à faire valoir", a considéré le président de l'Udes Hugues Vidor, le 5 décembre lors d'une conférence de presse. Citant les domaines dans lesquels "l'ESS occupe une place centrale" – numérique, économie collaborative, silver économie… -, il a rappelé que les "perspectives de développement de l'emploi" étaient "très fortes", au vu du rythme actuel de croissance – "100.000 emplois créés par an depuis plusieurs années" – et des départs à la retraite.

L'ESS serait attractive pour trois quarts des jeunes de 18 à 30 ans 

Dans un sondage réalisé pour l'Udes auprès de 1.000 jeunes de 18 à 30 ans, 70% des jeunes interrogés déclarent que leur principal critère pour choisir un emploi est celui du sens, avant celui de la rémunération. Les métiers de l'ESS répondraient à cette quête de "sens" et d'"utilité sociale", pour 63% de ces jeunes qui affirment qu'ils aimeraient travailler dans ce domaine – et 11% supplémentaires y travailleraient déjà.
Pour "répondre à cette promesse", l'Udes propose au gouvernement un "pacte de croissance social et solidaire", a détaillé son président. Les sujets mis sur la table sont vastes : la création d'un contrat de travail unifié, le développement d'une protection sociale tout au long de la vie et, bien sûr, la mise en œuvre d'une "politique ambitieuse" d'appui à l'ESS. La feuille de route du gouvernement, qui comprendra un volet destiné à aider les entreprises de l'ESS à changer d'échelle, devrait être dévoilée en mars prochain. 

Un rôle prépondérant des entreprises et des branches sur la formation

L'actualité pour l'Udes comme pour les autres syndicats d'employeurs, c'est surtout la réforme de l'apprentissage et de la formation professionnelle. L'effort de formation doit porter sur les jeunes et sur "les personnes sans qualification des TPE et des PME", pour Hugues Vidor. L'Udes défend le rôle d'accompagnement des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) et la gestion paritaire de la formation professionnelle. "On souhaite que les branches professionnelles gardent la main sur les politiques de formation", a résumé le président.
"Aujourd'hui, il y a certes une carte régionale des formations qui doit être portée par le conseil régional mais, in fine, l'articulation entre les besoins et les compétences, c'est bien les entreprises et les branches", a estimé Sébastien Darrigrand, délégué général de l'Udes. Pour ce dernier, "il faut sans doute redonner aux entreprises et aux branches un rôle plus important dans le financement de l'apprentissage".

Développer l'apprentissage, si l'on tient compte des spécificités des secteurs

"Les contrats aidés ont complètement cannibalisé l'apprentissage dans nos secteurs", a ajouté Sébastien Darrigrand, chiffres à l'appui. Il y avait jusqu'à récemment 170.000 contrats aidés dans l'ESS, soit 7% de l'emploi, et seulement 10.000 apprentis, du fait du fléchage opéré "pendant des années par les pouvoirs publics" des contrats aidés vers les associations.
L'Udes est donc favorable à un rééquilibrage au bénéfice de l'apprentissage, à condition qu'un "vrai travail de fond" soit mené sur les spécificités des métiers. Dans les services à la personne, en particulier, l'Udes insiste sur la nécessité d'accompagner les maîtres d'apprentissage, de financer des interventions en binôme alternant/tuteur et de prévoir le remplacement lors des départs en formation.

Contrats aidés : un fonds exceptionnel aiderait les petites associations à passer le cap de 2018

Sur la réduction du nombre de contrats aidés, l'Udes s'était moins opposée à l'objectif du gouvernement qu'à la méthode utilisée (voir notre article du 19 septembre 2017). Elle plaide aujourd'hui pour la mise en place d'un fonds spécifiquement destiné à aider les associations de moins de 20 salariés à passer le cap de l'année 2018. Au regard des ciblages effectués actuellement par les préfets, principalement au bénéfice du secteur sanitaire et social, l'Udes estime que 60.000 emplois aidés seraient menacés en 2018 dans les secteurs du sport, de l'animation, de l'insertion ou encore de l'aide à domicile.

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