L'Observatoire des énergies renouvelables (Observ'ER) vient de publier un état des lieux des filières d'ENR en France. Une "photographie hexagonale" qui, filière par filière, traite des énergies renouvelables électriques et, cartes à l’appui, de leur ancrage régional. Pour l’éolien par exemple, le document observe des écarts importants : dix régions réalisent plus des trois quarts de la production. Un classement où la Picardie caracole en tête, alors qu’on ne trouve que peu de parcs en Ile-de-France, en Aquitaine et même aucun en Alsace. En prenant en compte les permis de construire déposés, c’est la Champagne-Ardenne qui prendrait la tête du classement. Globalement, le développement de la filière se ralentit. La loi Grenelle 2 n’a pas eu l’effet escompté et a plus inquiété qu’apaisé les acteurs. Depuis le décollage du marché, le photovoltaïque a nettement progressé mais, révision des tarifs d’achat oblige, l’année 2010 n’a pas été un bon cru. Sans surprise, les régions Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Pays-de-la-Loire figurent en tête des territoires les mieux équipés. "La France est aujourd’hui à un carrefour quant à l’avenir industriel de cette filière", explique Observ’ER.
Des tarifs d'achat peu attractifs qui pénalisent certaines filières...
Seconde source de production électrique, l’hydraulique s’apprête à connaître une nouvelle dynamique de croissance. Les barrages sont essentiellement situés dans les Alpes et les Pyrénées. L’un des enjeux actuels est le renouvellement de leurs concessions (le gros du travail sera à faire en 2012-2014). Pour développer la filière biomasse, une stratégie d’appels d’offres a été lancée mais elle peine à prendre du fait d'exigences souvent trop lourdes. Le manque de tarif d’achat attractif pénalise aussi la filière. Quant au biogaz, à partir duquel de l’électricité peut être produite (mais aussi de la chaleur, en cogénération), "c’est un géant en sommeil qui se réveille", selon le baromètre. Le biogaz francilien est roi car les décharges y sont équipées pour le capter et le valoriser. En France, 60 décharges sur les 300 existantes savent le faire. Mais là aussi, la faiblesse du tarif d’achat pèse sur ce secteur, qui emploie près de 500 personnes.
La troisième source d’électricité renouvelable est l’incinération de déchets. En 2009, elle générait 1.980 giga watts heure (GWh ). Si le parc d’incinérateurs a été réduit de moitié depuis dix ans, il est désormais plus moderne et valorise dans 90% des cas l’énergie qu’il génère. Les régions les plus urbanisées (Ile-de-France, Paca, Rhône-Alpes) sont les plus grosses productrices. Les installations les plus récentes bénéficient d’un meilleur tarif d’achat. Leurs performances sont encore améliorables. Mais sur un plan réglementaire et financier, une priorité est donnée à la valorisation de la chaleur ; l’électricité produite par ce biais est un peu le parent pauvre du secteur. Beaucoup plus modeste (50 GWh), la filière géothermique électrique est "à fort potentiel". Des projets émergent en Alsace, en Vallée du Rhône et dans le Massif central mais, pour l’heure, cette forme d'énergie ne concerne que deux sites : celui de Bouillante, en Guadeloupe et celui, plus récent, de Soultz-sous-Forêts dans le Bas-Rhin. Même constat du côté de la filière des énergies marines, entièrement liée aux 500 GWh produits par l’usine marémotrice de la Rance, en Bretagne, qui est la plus grande du genre au monde. Mais tant pour convertir l’énergie des courants marins (premières machines en 2012), l’énergie thermique des mers (projet à la Réunion) ou pour exploiter celle des vagues (projet également à la Réunion), les projets ne manquent pas mais relèvent encore à ce stade de la recherche.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo56rXZq5pq%2FTq6CcoaSawG6%2BxKemrq6Voa6juMSsZKWZXaG8trzE