Le nouveau classement des htels entre en vigueur le 1er avril

June 2024 · 5 minute read


Annoncé – ou plutôt rappelé – par le Premier ministre lors de la présentation du Plan de reconquête et de transformation du tourisme (voir notre article du 22 novembre 2021), le nouveau classement des hébergements hôteliers entre en vigueur le 1er avril. Dans sa présentation du plan, Jean Castex précisait qu'il s'agit de "moderniser et verdir les classements des hébergements touristiques". La réforme du classement des hébergements touristiques – dont les hôtels constituent une composante importante – a en fait été lancée en 2019 (voir notre article du 17 juillet 2019), mais a été percutée de plein fouet par la crise sanitaire. Celle-ci a retardé la parution des textes réglementaires, mais aussi suspendu les procédures de classements en cours (voir nos articles du 26 août 2020 et du 27 avril 2021). C'est finalement un arrêté du 29 décembre 2021 qui est venu définir les nouveaux critères de classement des hôtels, entrés en vigueur le 1er avril.

Le wifi plutôt qu'un fax...

Les nouveaux critères de classement des hôtels sont l'une des composantes de la réforme. Lors de son dernier point sur la mise en œuvre du Plan de reconquête et de transformation du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne a ainsi rappelé que le nouveau classement des meublés touristiques est entré en vigueur le 1er février et que le gouvernement travaille à l'arrêté sur le classement des auberges collectives, en vue d'une entrée en vigueur le 1er juillet (voir notre article du 3 mars 2022). Par ailleurs, les nouveaux critères de classement des campings sont entrés en vigueur le 1er juillet 2019.

Pour Atout France, qui gère la procédure de classement des hébergements touristiques via un site dédié, les objectifs de la réforme sont de "prendre en considération l'évolution des usages observée ces dernières années, accentuée par la crise sanitaire, pour accompagner la compétitivité des hébergements français".

En pratique, la réforme supprime un certain nombre de critères devenus obsolètes (disposer d'un fax, d'un lecteur de DVD...) – les précédentes normes remontaient à 2009 – et en introduit d'autres, liés essentiellement au numérique et à l'environnement, mais aussi, selon le communiqué d'Atout France du 30 mars 2022, aux "mutations révélées ou accélérées pendant la crise sanitaire". Elle modifie également le poids respectif des différents critères. Au total, la nouvelle grille de classement, qui figure en annexe de l'arrêté du 29 décembre 2021, comporte pas moins de 243 critères.

Environnement et parcours numérique

Pour les hôtels, cette nouvelle grille apporte deux modifications principales. D'une part, le nombre de critères relatifs au développement durable double, en passant de 13 à 27. Le nouveau référentiel entend en effet encourager les économies d'eau et d'énergie, promouvoir une meilleure gestion des déchets, favoriser le recyclage, le recours aux circuits courts notamment dans la restauration, développer la sensibilisation de la clientèle à ces enjeux ou encore renforcer la formation des personnels hôteliers sur ces sujets. Pour Atout France, "l'intégration de ces nouveaux critères au dispositif de classement entérine des pratiques déjà répandues dans l'hôtellerie, mais encourage aussi leur élargissement". Le second point fort de la réforme est le quadruplement des critères obligatoires, qui passent de trois à douze, essentiellement sur les aspects environnementaux. Les autres critères sont considérés comme optionnels, même si le nombre plus ou moins grand de ces critères remplis par l'établissement induit au final le nombre d'étoiles accordées par le classement.

En matière numérique, outre l'introduction de nouveaux critères comme la mise à disposition d'une connexion wifi dans toutes les catégories d'hôtels, la réforme entend également améliorer le parcours client grâce au numérique, à travers des avancées comme le check-in dématérialisé ou la mise à disposition de documents via un QR code (livret d'accueil, brochures touristiques ou mêmes journaux quotidiens en version digitale). L'allusion d'Atout France, évoquée plus haut, à la prise en compte des enseignements de la crise sanitaire se traduit notamment par des critères liés à la mise à disposition d'espaces de coworking, d'espaces de réunion modulables ou encore la mise en œuvre d'aménagements dans les chambres facilitant la pratique du télétravail.

Prise en compte de nouvelles pratiques hôtelières

Enfin, la réforme prend également en compte des évolutions de la pratique hôtelière, comme la mutualisation d'équipements et de services entre différents hébergements classés et le développement des annexes hôtelières. C'est le cas, par exemple, des hôtels combos (deux hôtels dans un même bâtiment, généralement avec deux classements différents), des espaces d'accueil et de réception partagés ou d'équipements spécifiques partagés entre deux hébergements (piscine, spa, restaurant, bornes de recharge de véhicules électriques...). 

Pour mémoire, la réforme en cours ne modifie pas les fondamentaux du classement des hébergements touristiques. Le classement demeure ainsi une démarche facultative et volontaire (87% des chambres hôtelières sont classées en France, ce qui constitue l'un des taux les plus élevés d'Europe). Depuis la réforme de 2010, la durée du classement n'est plus illimitée, mais ce dernier doit être renouvelé tous les cinq ans. Le contrôle, effectué par des organismes agréés par le Cofrac, est déclaratif pour les catégories de 1 à 3 étoiles. Il est en revanche assorti d'une visite mystère pour les catégories 4 et 5 étoiles.

ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo55lnqTCt7HArmScpJGowKa5xKerZpyVqHqpu9Oeo6xllaPBs7GMnqVmrpmcwqbB0WajnmVhmr9urdWroKU%3D