A l'occasion du Festival de Cannes, la région Ile-de-France publie l'étude annuelle de l'Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Ile-de-France, émanation de la Commission du film d'Ile-de-France. Réalisée avec le groupe Audiens - spécialisé dans la protection sociale des professions de la culture et de la communication -, cette étude en est à sa dixième édition.
Portant principalement sur les chiffres 2013, elle montre notamment que, dans un contexte économique pour le moins morose, le cinéma a continué de créer des emplois en Ile-de-France et dans le reste du pays.
19.500 permanents et 115.000 intermittents
La première information significative est pourtant négative. L'étude montre en effet "pour la première fois de manière homogène et significative, [une] baisse de 2,7% du nombre d'entreprises". Selon l'Observatoire, "le nombre d'entreprises en activité en 2014 diminue aussi bien en Ile-de-France que dans les autres régions et tout indique, en particulier la typologie des entreprises créatrices d'emplois, peu nombreuses et au profil international très marqué, que le phénomène va se poursuivre, voire s'amplifier".
Il est vrai toutefois qu'entre 2002 à 2011, le nombre d'entreprises dans ces secteurs - près de 5.000 en Ile-de-France - a connu une forte augmentation (+51% en dix ans). Depuis 2006, cette croissance avait tendance à se ralentir et a abouti à une stabilisation en 2013 (+0,4%) pour finalement connaître une baisse en 2014.
Pourtant, ce coup d'arrêt n'empêche pas l'emploi et la masse salariale de continuer de progresser. En 2013, les emplois permanents dans le cinéma ont ainsi progressé de 3,7% et les emplois d'intermittent de 3%, atteignant ainsi respectivement 19.459 et 115.000 personnes. Ces chiffres témoignent aussi de l'extrême concentration de l'industrie du cinéma en Ile-de-France. Dans l'ensemble des autres régions, le nombre cumulé des salariés permanents s'élève en effet à 4.760 et celui des intermittents à 19.085.
La croissance devrait se poursuivre et même s'accentuer
L'emploi dans le cinéma a connu une forte croissance durant ces dernières années. En Ile-de-France, le nombre de salariés permanents a ainsi progressé de 37% entre 2002 et 2013 et celui des intermittents de 25%. En régions, cette progression est plus forte encore, avec respectivement +98% pour les salariés permanents et +37% pour les intermittents. En Ile-de-France, le secteur le plus créateur d'emplois est celui de la production de films pour la télévision, alors que celui de la post-production connaît au contraire, en 2013, sa seconde année de recul.
Pour Olivier-René Veillon, directeur de la Commission du film d'Ile-de-France, la région "attire les réalisateurs du monde entier en raison de la qualité de ses décors, et des nombreux talents artistiques et techniques, prêts à contribuer à des projets cinématographiques ambitieux". Il estime même que "la croissance continue depuis dix ans devrait se poursuivre et même s'accentuer avec la réforme du crédit d'impôt international qui va rendre plus compétitifs les tournages en Ile-de-France pour les productions étrangères", confirmant ainsi la place essentielle du cinéma et de l'audiovisuel dans la croissance économique francilienne.
Pour sa part, l'étude de l'Observatoire rappelle que le premier film américain tourné hors de studios hollywoodiens l'a été précisément en Ile-de-France, il y a exactement soixante ans, en juillet 1955 à Auvers-sur-Oise. Le choix de cette commune ne doit rien au hasard. Il s'agissait en effet de "Lust for life" de Vincente Minnelli, en français "La vie passionnée de Vincent Van Gogh".
Jean-Noël Escudié / PCA
Le Festival de Cannes 2014 a généré 72 millions d'euros de retombées économiques locales
Tous les ans en mai, sur une période de 10 jours, coexistent le Festival international du film et son Marché du film, la Semaine de la critique et la Quinzaine des réalisateurs, générant des retombées économiques pour le territoire cannois. Le cabinet EMC, mandaté par Atout France, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la ville de Cannes et son palais des Festivals et des Congrès, a estimé à 72 millions d'euros l'"impact économique primaire" généré par l'édition 2014 sur la ville de Cannes et les 31 communes alentours (195 millions d'euros de "retombées diverses" sur le territoire national).
92% des retombées primaires, soit 65,3 millions d'euros, ont été générées par les 84.400 visiteurs extérieurs au territoire. Car ils y ont dormi (476.200 nuitées marchandes et non marchandes enregistrées, soit 80% de leur dépense) et mangé (677.000 repas, soit 20% de leur dépense). Les 8% restants correspondent aux frais d'organisation du Festival international du film et de son Marché, soit "seulement" 4,9 millions d'euros.
"La Semaine de la critique et la Quinzaine des réalisateurs apportent également une contribution additionnelle effective au tissu économique cannois, à hauteur de 1,8 million d'euros", précise Atout France.
V.L.
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