La Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA) publie les résultats d'un sondage réalisé par la société Strategy One/Opinion Way. Il en ressort notamment que 23% des Français qui partiront en vacances envisagent de passer quelques jours dans un camping. Même s'il y a toujours un écart entre les intentions et la réalisation, il s'agit là d'une bonne nouvelle pour l'hôtellerie de plein air. En 2007, année faste pour l'activité touristique (+2,6% pour le nombre total de nuitées, tous modes d'accueil confondus), celle-ci avait connu un sérieux passage à vide, avec un recul de 2,5% du nombre de nuitées dans les campings classés. Il est vrai que cette année avait connu une météo très médiocre, ce qui pèse sur la fréquentation de ces derniers. Mais la crise économique - doublée d'un certain retour en grâce des modes d'hébergement "proches de la nature" - a dopé l'hôtellerie de plein air. Alors que la fréquentation de l'hôtellerie de tourisme est en recul (-0,6% de nuitées en 2008 et une tendance à la baisse qui s'accélère en 2009), l'hôtellerie de plein air affiche une santé insolente. Après une hausse de 1,2% en 2008, la FNHPA estime qu'"avec des prévisions de fréquentation en hausse de 3% pour l'ensemble du marché [...], le camping devrait, en 2009, battre des records de fréquentation". En d'autres termes, ce secteur devrait franchir la barre des 100 millions de nuitées. Selon Antoine Harary, directeur d'études chez Strategy One/Opinion Way, "ce qui est plus nouveau, c'est que les atouts traditionnels du camping (le rapport qualité prix, le caractère familial et convivial de ce type d'hébergement) attirent de nouvelles catégories de personnes qui ont 'envie d'essayer', notamment chez les CSP+". La montée en gamme de l'offre d'hôtellerie de plein air - qui bénéficiera bientôt d'une cinquième étoile dans le cadre de la réforme du classement des hébergements prévue par le projet de loi de développement et de modernisation des services touristiques (voir notre article ci-contre du 10 avril 2009) - n'est pas étrangère à cette évolution. Cette bonne santé des campings bénéficie principalement aux villes petites et moyennes - notamment sur le littoral -, alors que les stations touristiques plus "huppées" subissent de plein fouet les effets de la crise économique, en particulier avec le net recul de la clientèle étrangère.
La FNHPA profite de la publication des résultats du sondage et de ces bonnes perspectives économiques pour rappeler que le camping constitue la première forme d'hébergement touristique marchand en France et le premier parc de ce type en Europe. L'hôtellerie de plein air propose en effet 8.600 terrains et 934.600 emplacements, qui accueillent chaque année six millions de touristes français et deux millions d'étrangers. Le secteur réalise plus de 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel et offre 12.000 emplois salariés, "en sus des nombreux emplois saisonniers et indirects". Signe du dynamisme de cette activité, les investissements ont triplé en dix ans, pour atteindre près de 320 millions d'euros en 2006. L'offre s'est également diversifiée, avec le développement des hébergements locatifs (mobil homes et habitations légères de loisir) - qui représentent désormais 25% de la capacité - et celui des activités proposées (piscines, activités sportives et de détente).
Jean-Noël Escudié / PCA
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