Quelques semaines après la publication par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) des résultats mitigés de sa concertation nationale sur le développement des télévisions locales (voir notre article ci-contre du 16 février 2012), l'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca) s'inquiète à son tour de l'avenir des chaînes locales.
Dans un communiqué du 18 avril intitulé "Le CSA va-t-il reléguer les télévisions locales au fin fond de la TNT ?" l'association rappelle que "la télévision locale est toujours un média important, en développement, et à l'économie fragile". Sur ce plan, l'année 2011 a été pour le moins contrastée avec l'arrivée de nouvelles chaînes "dans des logiques de service public local, mais avec une composante dynamique de ressources privées" (La Chaîne normande à Rouen, Cela TV à La Rochelle ou Opal TV à Dunkerque), mais aussi certains retraits d'autorisation, comme celui de Télévision Pyrénées-Orientales qui n'a jamais pu commencer d'émettre (voir notre article ci-contre du 22 décembre 2011). L'Avicca aurait pu évoquer également les derniers retraits intervenus au mois de février (voir notre article ci-contre du 27 février 2012).
Mais au-delà de cette faiblesse récurrente du modèle économique des chaînes locales, l'association voit également pointer d'autres motifs d'inquiétude. Le premier concerne l'arrivée prochaine de six nouvelles chaînes nationales gratuites de la télévision numérique terrestre (TNT) en haute définition, récemment sélectionnées par le CSA, à la suite d'une décision du gouvernement. La diffusion de ces nouvelles chaînes devrait commencer avant la fin de l'année 2012 et couvrir 50% de la population métropolitaine au deuxième trimestre 2013. Si ces nouvelles télévisions doivent conforter la TNT, l'Avicca redoute en revanche une fragmentation de l'audience, "puisque ces chaînes visent ensemble environ 10% de parts de marché".
La seconde menace soulevée par l'association porte sur la numérotation des chaînes. Selon l'Avicca, "les nouvelles chaînes voudraient bien prendre le bloc de numéros qui a été attribué aux télévisions locales", ce qui pourrait avoir "des conséquences très lourdes". Ainsi, "cela ferait perdre des habitudes d'écoute et des repères qui mettent des années à s'installer". De même, cette "captation" des numéros actuels "reléguerait les télévisions locales à des numéros encore plus lointains, donc diminuerait mécaniquement l'audience".
L'Avicca en appelle par conséquent au CSA, dont la décision sur ce point devrait intervenir au mois de juin. Si le conseil veut, comme il l'affirme, "défendre le secteur des télévisions locales, il ne peut en même temps aggraver leur situation, dans un domaine de responsabilité qui est exclusivement le sien".
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