Alors que les archéologues de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) ont du vague à l'âme face à la concurrence des services privés et de ceux des collectivités territoriales (voir nos articles ci-contre du 21 mars 2014 et du 11 février 2015), la dernière vague de l'Observatoire de la satisfaction des aménageurs, créé par l'Inrap, devrait leur mettre du baume au cœur. Elle améliore en effet encore les résultats obtenus lors des deux premières éditions de l'enquête (voir notre article ci-contre du 25 novembre 2013).
Un savoir-faire très largement reconnu
La réalisation de cette étude - réalisée par la société Kheolia - s'inscrit dans le cadre du plan "Reconquête aménageurs", lancé par l'Inrap en 2010. La vague 2014 s'appuie sur les réponses de 100 aménageurs, sur les 229 concernés par une intervention de l'Inrap au cours de l'année. Globalement, 93% des répondants se déclarent satisfaits de l'intervention de l'Institut. La proportion monte même à 94% pour ce qui concerne la fiabilité des prix annoncés. Pour sa part, le taux de recommandation de l'Inrap (par rapport à l'offre des autres services d'archéologie préventive, privés ou de collectivités) s'établit à 91%.
Si on rentre dans le détail des critères de satisfaction, il n'apparaît guère d'items discriminants, tant les résultats positifs sont élevés et généralisés. Ainsi la capacité de l'Inrap à prendre en compte les contraintes des aménageurs suscite la satisfaction de 93% des répondants, de même que sa gestion des délais (91% de satisfaits). La qualité de la relation client est en outre plébiscitée par 92% des aménageurs. Selon le commentaire de l'Institut, "le niveau de compétence des interlocuteurs au sein de l'Inrap, leur disponibilité et l'attention portée aux contraintes des aménageurs sont plébiscités".
Sans surprise, le savoir-faire opérationnel de l'Inrap est également très largement reconnu : 94% des aménageurs apprécient la tenue des chantiers de fouille (respect des contraintes de l'aménagement, organisation de la fouille, état du terrain après les travaux...), de même que le respect des règles de sécurité (97% de satisfaits).
Le prix s'oublie, la qualité reste
Autre point fort de l'Inrap - et avantage comparatif par rapport aux autres intervenants - : la capacité à valoriser les fouilles. Les actions de communication mises en place autour des chantiers satisfont 94% des aménageurs (contre 88% en 2013).
Enfin, sur le sujet délicat du prix des chantiers d'archéologie préventive, l'enquête montre que "le prix des fouilles constitue sans surprise le critère prédominant dans le choix de l'opérateur d'archéologie préventive (24% de citations)". Mais, dans son commentaire, l'Inrap note, avec satisfaction, la progression d'autres critères comme la prise en compte des contraintes du projet, la notoriété scientifique de l'Inrap ou la qualité relationnelle des intervenants.
Conclusion de l'Institut : "En quelques années, la relation de l'Inrap avec les aménageurs s'est considérablement normalisée, passant d'une situation de rejet du principe même de l'archéologie préventive à une relation constructive entre un prestataire efficace et des aménageurs qui connaissent et comprennent de mieux en mieux la loi sur l'archéologie préventive".
Au vu de ces résultats qui frisent le plébiscite, une question s'impose à l'évidence : pourquoi une telle crainte, chez les archéologues de l'Inrap, face à la concurrence des services privés et de ceux des collectivités territoriales ?
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